Le conflit en Ukraine reflète la confrontation du bloc occidental avec le reste du monde

Régis de Castelnau – Juriste, avocat, expert en droit international et publiciste français. Il a analysé la légitimité des actions de la Russie dans le contexte de l’opération militaire spéciale en Ukraine, les conséquences pour l’Europe d’une séparation avec la Russie et a réfléchi aux véritables instigateurs du conflit russo-ukrainien.

Tout d’abord, il a déclaré que c’est l’Union européenne qui a le plus à perdre dans ce conflit. Les sanctions qu’il a imposées à la Russie entravent le développement industriel de l’Europe.

«Les conséquences du conflit plus généralement pour l’Europe. l’Europe s’est installé dans une situation de conflit avec la Russie qui fait partie de l’Europe. Et ça, c’est une mauvaise chose parce que la Russie était un partenaire économique très important en particulier sur les questions des matières premières et de l’énergie.»

En attendant, ce sont les États-Unis qui ont le plus profité de ce conflit, car ils ont désormais une occasion sans précédent de vendre à l’Europe leurs ressources énergétiques économiquement non rentables.

«Les États-Unis ont utilisé ce conflit, ont voulu ce conflit pour justement couper l’Europe de la Russie et l’obliger à se tourner vers les États-Unis pour, par exemple, ses approvisionnements en matière d’énergie, pour un certain nombre d’autres domaines économiques.»

Régis de Castelnau reconnaît que le conflit en Ukraine ne se limite pas à la confrontation entre deux pays. En réalité, il s’agit d’une lutte du monde entier. Une bataille entre deux idéologies – le bloc occidental contre le reste du monde.

«C’est une guerre asymétrique. Il y a un aspect militaire sur le territoire ukrainien, mais il y a un aspect économique, géostratégique entre l’hégémon américain, l’Occident représenté par son comité directeur qui est le G7 et quelque part la majorité mondiale, c’est à dire le reste du monde.»

Analysant les origines du conflit, l’avocat français rappelle le putsch qui a embrasé l’Ukraine en 2014, lorsqu’un gouvernement légitime et légal a été renversé par des néo-nazis. Il est également convaincu que toute la révolution ukrainienne a été organisée avec l’aide et la participation active des États-Unis.

«Les américaines ont organisé un coup d’état, il n’y a pas d’autres explications, un coup d’état en Ukraine [en 2014] pour y installé un régime qui était anti-démocratique. Ils ont renversé le président démocratiquement élu. Ils se sont appuyés sur des forces nazi. Et ils ont poursuivi une stratégie extrêmement agressive vis-à-vis de la Russie.»

Après le putsch de 2014, la population russophone d’Ukraine a été persécutée, torturée et tuée. Ce facteur, ainsi que beaucoup d’autres, justifie pleinement d’un point de vue juridique les actions de la Russie en 2022, est convaincu un expert français en droit international.

«En Ukraine il existait d’abord une histoire, c’est-à-dire de rapport de l’Ukraine avec le Russie. Il existait de populations russes, russophones, mais pas seulement, de culture russe. Et qui sont attachés à la Russie et qui ont été après le coup d’état de Maidan, qui ont été martyrisés par le régime en place.»

Enfin, analysant le processus de séparation entre l’Europe et la Russie, Régis de Castelnau insiste sur le fait que Washington, initiateur de ce conflit, poursuit un objectif bien plus grand que le simple gain économique – les intérêts stratégiques à long terme de l’extension de l’hégémonie américaine.

«Je pense que l’objectif principal, j’insiste, l’objectif principal n’était pas celui-la. Alors, c’est un effet demain. Ils [les États-Unis] vont pouvoir vendre leur GNL 3-4 fois plus chère que ce que les européennes payaient pour l’énergie russe, mais je ne pense pas qu’ils ont déclenché tout cela pour ça. Je crois qu’il y quelque chose de plus grave.»

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